Témoignages

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Cette page est destinée à recevoir les témoignages de personnes qui ont vécu un traumatisme périnatal.
Raconter son histoire peut être une démarche qui fait du bien dans un parcours difficile. C’est aussi un moyen d’aider d’autres personnes à se sentir moins seules.
Vos récits sont précieux car ils nous permettent de mieux identifier les différents types de pratiques qui peuvent générer un sentiment de traumatisme. Ils nous aident ainsi à mieux cibler nos actions.
Vous pouvez choisir de partager votre parcours avec les visiteurs du site en publiant librement votre témoignage sur cette page. Si vous préférez envoyer votre histoire à l’association uniquement, utilisez le formulaire de Contact. Vous avez aussi la possibilité de partager votre expérience avec d’autres personnes concernées lors des soirées «Rencontre-témoignages» que nous organisons régulièrement (voir les rubriques Aides et soutien et Agenda).

    • Océane Le 28/06/2021
    J ai eu mon premier garçon en avril 2018, j ai eu une très très belle grossesse mise à part des saignements au 3ème mois du à une malformation de mon col d l utérus mais sans danger pour mon bébé. L accouchement c est plutôt bien passé même s’il a fini en césarienne car monsieur était coincé. Tout ça suivi un petit baby blues et c était ok :-)

    Pour mon deuxième c est une tout autre histoire. Je tombe enceinte en janvier 2020 et je fais une fausse couche en février, la gynécologue qui s’occupe de moi me dit que tout sortira naturellement et que si je n essayais pas d avoir un enfant je ne l aurais même pas su mais que je dois attendre un mois pour nettoyer mon corps avant de réessayer. Du coup je rentre à la maison ( j y étais seule à cause du covid) et je dis à mon mari on fait comme si on ne savais pas… le 29 février on a un rapport et ensuite je lui dis que finalement je préfère attendre encore un mois pour être sûr que mon corps est nettoyé… bien évidemment que bébé s’était déjà installé bien au chaud :-). En mars pendant le confinement j apprend donc que je suis enceinte. D’un point de vu médical je vivrai une superbe grossesse. En juin mon beau père est hospitalisé et intuber suite a des problèmes de santé… psychologiquement entre la fausse couche et les problèmes de mon beau père ce n est pas facile…

    En ce qui concerne la grossesse le gynécologue pense qu il est préférable de faire une césarienne car ma cicatrice n est pas très épaisse et il s attend à un gros bébé. Le terme était pour le 23 novembre on me prévoit une césarienne le 19… je sais pas mais je sens que je ne tiendrai pas jusqu à la date.

    Le 4 novembre je perd le bouchon et aussi me semble t il du liquide… le matin j appelle la salle d’accouchement et il me dise d aller à mon rdv chez l anesthésiste et ensuite d aller les voir. On part un peu stressée… je n ai pas le temps de dire au revoir à mon fils car je suis en retard… je fais mon contrôle chez l anesthésiste qui me donne mon dossier en main propre et me dit d aller à la salle d accouchement. Mon mari arrive entre temps. La sage femme est une connaissance ouf.. en nous rendant dans la salle pour le contrôle la gynécologue arrive en courant et me dit : je vous contrôle direct car j ai un accouchement qui va commencer, ensuite la sage femme fera la monitoring etc etc… et la verdicts la poche est percée et l accouchement est prévu pour aujourd’hui.

    On attend une gynécologue pour la césarienne… mon bébé né, il pleure, je lui fais un bisous il part avec la sage femme elle l emballe bien et me le ramène et la je fais que de répéter qu il y a un problème que ce bébé ne respire pas que quelque chose ne va pas. Mon mari me dit que tout va bien qu il a la couverture sur le nez. Ensuite Mon fils repart avec la sage femme et pendant qu on me recoud la pédiatre vient me voir et me dit que mon fils est en détresse respiratoire et qu ils vont le garder un peu.

    Je ne comprend pas tout, c est beaucoup d émotion, je comprend juste que je ne l aurai pas à mes côtés. Je vais en salle de réveil le personnel est top et bienveillant. Ensuite on me remonte en chambre et en arrivant dans la chambre une sage femme enlève le lit du bébé de la chambre et la pour moi c est le drame, elle l enlève devant moi…

    On m explique que mon fils est dans un autre service que je ne peux pas aller le voir avec le lit que je dois marcher pour qu il me mette sur une chaise roulante pour m amener le voir. A 14h on m’a recousu a 17h je marchais. A 20h j ai pu voir mon fils et je l ai découvert dans une couveuse avec plein de petit câble et tuyaux.

    Je ne savais pas ou me mettre ni quoi faire pour créer ce lien. Les jours suivants j ai fait du peau a peau assise entre 3 et 4h sans penser à moi et à ma césarienne. Juste en pensant a mon bébé. Ça a durer 3 jours ensuite il m a rejoint en maternité, et comme on me disait qu il respirait un peu vite encore j avais peur qu on me le reprenne. Du coup dès que j ai eu l accord du pédiatre ( moins de 24h après qu il m ait rejoins) nous sommes parti. ( c était pendant la 3 eme vague du covid et donc visite interdite sauf le papa)

    Et la tout a commencé, à cause de la sonde mon fils était irrité a l œsophage, il a pleuré deux mois non stop avant qu on trouve ce qu il avait et qu on le traite, ensuite j ai fait une dépression… et quand ça allait mieux nous avons tous eu le covid avec ma maman et mon frère qui se sont fait hospitalisé… et ensuite une fois tout ça régler, j ai recommence le travail.. ça fait 3 semaines.

    Depuis la naissance de mon fils j ai des angoisses du stress, je j arrive pas à être heureuse et apaiser. A l hôpital on me disait que j étais le médicament de mon fils.. c est gentil mais ça m a mis une pression énorme dont je n arrive pas me défaire et depuis je vis avec la peur de mourir d une maladie et de ne pas être la pour mes enfants.

    J ai bien conscience avoir vécu quelque chose de difficile pour moi et j essaie tous les jours de me reconstruire. Un jour ça ira mais pour l instant tout est combat pour moi.

    Merci de m avoir lu, c est la première fois que j écris ce qui m est arrivé.
    • I. D. Le 21/03/2021
    J’ai juste le point de vue de l’observatrice. A mes oreilles de femme arrivent moult récits de femmes bien plus jeunes ayant eu un accouchement provoqué, de longues heures douloureuses avec au final, une césarienne dite d’urgence. Longtemps, j’ai cherché la vraie raison: les hommes (la faute au patriarcat) volant l’accouchement aux femmes (mais il y a des femmes médecins) les raisons économiques (une césarienne est beaucoup plus couteuse qu’un accouchement par voies basses, d’après mes lectures) Pourquoi donc, alors que les récits sont si multiples, comme ceux lus sur votre site, il y a cet enchainement en particulier: date d’accouchement fixée....dépassement du terme....accouchement provoqué....et césarienne très souvent (pas toujours mais quand même très souvent) cela me fait si mal d’entendre encore et encore: elle a eu une césarienne pour finir.....ne peut on pas modifier un protocole? Arrêter de donner une date fixe pour le terme? Et gérer différemment le « dépassement » du terme?
    Je connais une jeune femme, 30 ans, déjà maman d’un petit garçon de deux ans qu’elle a allaité 18 mois, à qui on a donné la date du terme, il a été dépassé, elle est rentrée à l’hopital un lundi, a accouché par césarienne le mercredi tard dans la nuit et restera au final une semaine à l’hopital. Une jeune femme de 30 ans, déjà maman, en bonne santé, qui souhaitait accoucher par voies basses, dont le bébé était bien positionné la tête en bas et pas de cordon autour du cou qui passe une semaine à l’hopital, je pose la question: n’y a t’il pas un gros problème??? Et le bébé, au sein, tétant mais rien ne vient...perdant 100 gramme...on répond à la maman....pas grave, il peut perdre jusqu’à 400 grammes....je repose la question: n’y a t’il vraiment pas un gros problème dans la formation du personnel soignant???
    • Aurore Le 02/09/2020
    Juillet 2017 : je suis à terme +7, épuisée moralement et physiquement. Je souffre d’un manque de fer depuis le 7e mois de grossesse ainsi que des condylomes proliférant dû à un papillomavirus impossible à soigner tant que ma grossesse est en cours. Nous sommes en pleine canicule depuis un mois, je suis à bout. Je n’ai qu’une envie, terminer cette grossesse, rencontrer enfin mon bébé et pouvoir retrouver mon corps.
    J’arrive donc pleine d’espoir à la maternité, pensant qu’on allait me fixer une date de déclenchement. Malheureusement, non seulement on est prêts à me faire retourner à la maison et attendre encore 1 semaine, mais lorsque je demande à avoir une date de déclenchement, on me fait bien comprendre que je suis complétement inconsciente et égoïste. La gynécologue fait finalement venir le médecin chef, qui décide de m’ausculter pour voir où en est mon col. Il appuie de tout son poids sur moi, sa main tout au fond de moi, tout en me disant qu’un déclenchement est hors de question. Je fonds en larmes. Le médecin finit par céder en me disant ok on fixe une date 3 jours plus tard, mais que je devrais assumer les conséquences. Je suis soulagée d’avoir enfin une date mais je me sens extrêmement coupable de prendre un risque d’après ce que disent les médecins.
    3 jours plus tard, 8h30 je me réveil avec des contractions, je m’y attendais, je ne peux pas l’expliquer mais je sentais que ma fille avait besoin d’une date pour se décider à venir d’elle-même. A 10 heures, elles sont déjà espacées de 5mn et extrêmement douloureuses. J’appelle la salle d’accouchement qui me dit de prendre un bain chaud et que je peux venir à l’heure du rendez-vous prévu de déclenchement à 14 heures, comme c’est un premier bébé, il n’est pas nécessaire de m’y rendre avant. Je passe les heures suivantes avec de fortes douleurs et j’arrive à la maternité à l’heure prévue. Je passe sur l’accueil glacial de la sage-femme qui me fait comprendre que je suis une chochotte d’avoir aussi mal. Je lui demande ce que je peux faire pour soulager la douleur, en lui disant que je ne veux pas tout de suite la péridurale, elle finit par me proposer le gaz hilarant qui n’aura aucun effet sur moi ci n’est me donner encore plus l’impression d’être vulnérable et sans contrôle. Vers 16h, changement d’équipe, une super sage-femme prend le relais et me propose tout de suite d’aller dans la baignoire ce qui m’aidera à tenir jusqu’à la pose de la péridurale vers 18h30. Suivent alors 4 heures de pur bonheur, sans douleurs ou presque ou je profite enfin de mon accouchement et du moment présent. Vers 22h, la péridurale cesse de fonctionner dans le côté droit de mon ventre, la sage-femme appelle l’anesthésiste qui viendra à deux reprises essayer de redoser la péridurale mais sans succès, la douleur est insoutenable. Je suis maintenant paralysée entièrement des jambes, avec une douleur insupportable dans le côté droit de mon ventre. Vers minuit et demi, la sage-femme s’agite, plusieurs personnes entrent dans la salle d’accouchement, je distingue les mots « rythme cardiaque du bébé qui baisse », je ne comprends rien, je suis submergée par la douleur. J’entends parler de forceps, que le premier n’est pas à la bonne taille, la gynécologue fait tomber le deuxième, la troisième est la bonne je pousse trois fois en hurlant et ma fille naît. Et là, le vide. Je pleure de soulagement que la douleur s’arrête, je vois ce bébé et je ne ressens rien, rien du tout. On me propose de faire du peau à peau avec, ce dont j’avais toujours rêver, mais je demande à ce qu’elle soit mise sur le papa, je ne suis plus là émotionnellement. Il me faut quelques minutes/heures ( ?) pour revenir dans cette salle d’accouchement. Je suis ailleurs, la gynécologue me recoud, je ne me rends compte de presque rien, je suis là sans vraiment être là.
    Une mise en place difficile d’allaitement, une douleur terrible et handicapante suite à l’épisiotomie, un sentiment permanent de ne pas être totalement là, de ne pas avoir vraiment de lien avec ma fille seront mon quotidien les jours et semaines suivantes. Ce n’est qu’un an après, en regardant une émission sur l’association Renaissances que je prends conscience du vécu difficile autour de mon accouchement.
    • Hamud Le 25/11/2019
    Je suis une maman de 3 magnifique enfant une fille née en 1999 d’un accouchement normal à voie bas un merveilleux garçon née en 2002 avec césarienne tout ces très bien passé j’ai voulu un dernier.
    Pendant la grossesse les médecins mon rassurés que je pourrais accouché à voie bas, alors le jour j j’arrive à 14h à la maternité ils m’injectez la péridurale que je contrôle plus dés goût pour provoque l’accouchement, il ne se passe rien tout la nuit au petit matin ont me dit que j’ai reçu toutes la dose nécessaire de péridurale et le bébé est bien au fond Alors ils vont me faire une césarienne arrive dns la deuxième salle d’accouchement tout le monde ses prépare l’anesthésie au déçu de ma tête avec mon compagnon, le chirurgien à mes pieds et 4 autre personne sur les cotes. l’anesthésie ne m’a pas donné la dose pour ne pas ressentir la douleur le chirurgien coupe avec le scalpel du coup j’ai senti tout le mal streets difficulté et douleur, J’ai hurlé en disent que ce n’était pas comme la dernière césarienne de mon premier fils j’ai supplié d’arrêter je souffre je sent toute la douleur mais le chirurgien me dis qu’il est obligé d’aller jusqu’à bout alors je supplie l’anesthésie de m’injectez plus de dose pour ne plus ressentir la douleur alors me disent-ils que se ce que il fessait mais je ressentais tout la douleur jusqu’a la fin de suture après plusieurs doses d’anesthésie je suis tombée dans les pommes à la sortie de la salle d’opération au moment ou j’ai entrevu mon petit garçon!
    Après 6 heure je me réveille dans une chambre qui n’est pas une salle de réveil où je suis seul dans la chambre et presque dans l’étage entière, part la suite les infirmières appelle l’anesthésiste qui ce précipite pou me dire que ma souffrance était sincère qu’il ne comprenne pas ce qui c’est passe......... Il avait tellement peur que je porte plainte qu’il m’a commandé un appareil pour faire des massages au pieds. J’avais tellement envie de prendre mon enfant dans mes bras que je ne fessait plus attention à ce qu’il disait jusqu’à son départ les inférieurs informe que j’allais reste dans cette chambre jusqu’à que j’arrive à marcher. Donc deux jours après je redescend dans les chambres avec les autres maman il aurait tout fait pour me garde j’ai du insisté pour rentrer chez-moi le cinquième jour. Heureusement que c’était le dernier enfant que je voulais avoir dieu merci que je n’ai pas rencontré ce soucis avec les deux premier sinon je ne sais pas si j’aurais l’envie d’en refaire d’autres enfants après ce terrible épisode.
    • Irène Le 29/09/2019
    Bonjour,

    Suite à la lecture du Migros magazine du 16.09.2019, j'ai été touchée par la sortie de l'ombre de ce phénomène: mal vivre son accouchement.
    Une vive émotion de tristesse est montée à lecture de l'article ainsi que le besoin de partager mon expérience.
    Je suis maman d'une merveilleuse fille de 19 ans. En 2000,J'étais peu consciente de qui j'étais, de mes besoins, et de mon rapport à moi-même et aux autres.
    Cela étant, je suis quelqu'un dotée d'un très fort idéal et de beaucoup de volonté. Ma mère et ma soeur, m'avaient décrit l'accouchement comme une banalité. Afin de satisfaire l'image idéale que je me faisais de la venue au monde de ma fille et d'en faire un moment inoubliable, j'ai fait beaucoup de préparations: Haptonomie, Sophrologie, accompagnement par la sage femme de la maison de naissance. Je pensais qu'avec tout cela mon accouchement ne pouvait qu'être comme je me le souhaitais: un moment de bonheur.
    Le jour J, les contractions se faisant rapprochées, j'ai contacté la Sage Femme de la maison de naissance qui m'a dit de venir. Après un examen elle m'a expliqué que le travail se mettait en route très lentement et m'a proposé soit d'aller me promener pour stimuler les contractions, soit de prendre un médicament antispasmodique pour arrêter les contractions. J'ai choisi la promenade. A ce moment là j'étais déjà épuisée des ballades des jours précédents. Avec le recul, je me rends compte que j'étais extrêmement tendue et angoissée, mais comme j'étais dans une forme de déni de mon états de tension et que je le masquais très bien à moi-même et à mon entourage, j'ai mis de côté tout ce que je ressentais pour avoir aux commandes ma volonté qui commençait à vaciller.De retour à la maison de naissance, avec la sage femme nous avons tout essayé: suspensions dans la baignoire, massages, mais tout avançais très lentement. J'ai eu petit à petit des douleurs insupportables dans mon dos et tout ce que j'avais appris, j'étais incapable de le mettre en pratique. J'étais submergée par la douleur et l'angoisse et j'ai eu le sentiment de m'abandonner, de me laisser tomber moi-même par un épuisement. C'est là que mon mari et moi et la sage femme nous avons décidé d'aller à l'hôpital afin que je puisse bénéficier d'une péridurale.
    En arrivant à l'hôpital, j'ai eu le sentiment d'être entendue dans mon besoin d'une péridurale et avec le recul je crois que d'être à la maternité m'a beaucoup rassurée. Malgré cela, et la mise en place d'une provocation, cela à duré des heures. Et la tentative des forceps qui n'a rien donné et finalement le coeur du bébé qui a nécessité une césarienne.Après 36 heures de travail ma fille est sortie de mon ventre j'ai senti qu'ils avaient de la peine à la sortir et je l'ai entendu crier dans mon ventre avec le liquide amniotique: ça c'était terrorisant: je croyais qu'elle s'étouffait. Finalement, je l'ai vue dans les bras de mon mari. J'ai été amenée en salle de réveil, j'ai pu prendre ma fille dans mes bras,. Mon mari était épuisé et il est rentré se coucher. J'ai du dormir quelques heures. Le matin au réveil j'ai demandé où était ma fille et on m'a dit que plus tard je pourrais la voir. C'est là que j'ai ressenti de l'impuissance. On ne me disait pas où elle était ma fille, et mon mari était injoignable. Je devais être encore sous morphine. Je n'ai aucune idée du temps qui s'est écoulé avant que je retrouve ma fille. Ce sont ces 2 moments: la naissance, entendre le cri dans le liquide amniotique et le fait de ne pas savoir où était ma fille et que personne ne pouvait vraiment me répondre qui me restent avec le sentiement d'impuissance. Est-ce que c'est ce qui a contribué à une dépression après? aucune idée.
    Est- ce que j'aurais pu éviter de vivre les choses ainsi? Je me suis souvent reprochée de ne pas m'ètre plus écoutée .Mais en réalité c'était comme ça , je ne le pouvais pas autrement. Je survolais tout et et faisait tout avec ma volonté. Mais c'était moi à cette époque là. Et cette expérience traumatisante m'a amené à me connaître, à entamer une démarche de connaissance de soi dans le rapport aux autres. Cela m'a amené vers plus de réalisme. si je devais accoucher aujourd'hui, ce serait à la maternité, avec une péridurale, dans le respect de mes limites.
    Ma démarche m'a amener à réaliser qu'on ne maitrise pas tout et que malgré toutes les préparations que j'avais faites, cela n'éviterais pas la vie de se frayer son chemin comme elle le peut avec qui je suis et avec qui est ma filles et qui étaient les personnes qui nous ont accompagnées.
    Etant moi-même dans les soins, je sais très bien que chacun fait de son mieux et que ce qui se passe ce sont des humains en présence les uns avec les autres.

    Si j'avais une suggestion, ce serait de faire de plus en plus de place à la relation entre les patients et les soignants.
    En tant que soignant:écouter, prendre ce temps là, se laisser toucher par les patients.

    En sachant que on ne peut pas tout éviter.
    • Maliwa Le 15/06/2019
    Le lien social se perd et on se retrouve seuls !!!!!

    DPP après la naissance de ma 1ère fille. Et curieusement, ce ne sont ni les proches, ni la famille qui m'ont aidée à entrevoir le bout du tunnel, mais des inconnus, croisés au fil des sorties, en ville ou ailleurs. Un sourire, un regard non-jugeant, une parole déculpabilisante...
    Comme cette gentille serveuse qui, un jour, m'ayant vue à bout avec mon bébé de 4 mois m'a encouragée, et surtout écoutée.
    Ouvrez les yeux, il existe des personnes bienveillantes n'importe où, et certainement dans les lieux où on s'y attend le moins.
    Soyons attentives les unes les autres à nos souffrances.
    Je vous assure que je sais repérer une maman à bout à des kilomètres !!
    • petrowski Le 08/01/2019
    Accouchement à la maternité en 2010.
    Accouchement banal, où les violences obstétricales étaient normales :
    Déclenchement, en perçant la poche des eaux, pour avoir dépassé de trois jours le terme et sans raison médicale apparente (monito ok) et sans explications bien-sûr.
    Interdiction de boire pendant le travail.
    Péridurale imposée (on me répétait sans cesse que j'allais souffrir sinon, que l'anesthésiste allait partir...), avec de l'ocytocine pour accélérer les contractions (ça, je ne l'ai su qu'après).
    AUCUNE relation d'écoute ou d'information lors du travail malgré mes demandes et mes appréhensions;.
    Touchers vaginaux répétitifs et inutiles.
    Obligation de rester couchée malgré mes demandes et mes envies.
    Paroles humiliantes; infantilisation et HURLEMENTS lors de la dernière phase de travail de la part des "soignants".
    Épisiotomie et recours à la ventouse (au bout de 20 min de poussée).
    Menace de césarienne et expression abdominale.
    La SF qui m'a fait l'épisiotomie, (ou la gynécologue, je ne sais pas, car personne ne s'était présenté) ne voulait pas me donner mon bébé après l'accouchement et m'a obligé à regarder SANS BOUGER mon bébé pleurer d'angoisse, sur la table en métal juste à côté de mon lit, parce qu'elle ne voulait pas être dérangée pendant qu'elle recousait.

    Bien-sûr, et ce malgré la loi Kouchner, on ne m'a JAMAIS demandé mon consentement lors de ces actes, ni même prévenu pour la plupart.

    Oh, et on en parle du séjour qui a suivi?
    Les dames qui viennent me réveiller SANS ARRÊT en pleine nuit pour reprendre bébé qui dort dans mes bras, ( alors que je viens de passer des heures pour l'endormir) pour le reposer dans son lit. Evidemment bébé se réveille et hurle, mais la dame s'en va.
    Les "conseils" pour réparer des crevasses au sein qui se contredisent tous (tantôt mettez de l'alcool, puis de la crème, puis du lait).
    La "psychologue" qui m'oblige à rester 5 nuits parce que je suis maman solo.

    Bref, ça fait 9 ans mais je ne m'en remet pas vraiment, mon enfant va bien mais notre relation a été basée sur une "fracture" originelle. j
    J'ai eu si peur pendant cette accouchement, et je me suis si sentie incapable d'être une bonne mère...

    Merci de votre lecture.
    • Sophie Le 23/11/2018
    Contrôle de grossesse avec prise de sang, la gynécologue m’appelle en me disant de venir d’urgence au cabinet, il faut stopper la grossesse. Ma gynécologue m’envoie en clinique privée pour obtenir les médicaments qui stopperont ma grossesse. En pleure, je me rends à la clinique. Avant de pouvoir prendre le médicament, je dois passer à la caisse pour payer ! Puis on me reçois sur une chaise dans un corridor avec un verre d eau et le comprimé qui va mettre un terme à ma grossesse. La sage femme, ne me donne pas vraiment d information, voila avaler et me dit la prochaine fois sera la bonne et je rentre Co moi aneantie par le chagrin.. Sacré psychologie ! 2ans plus tard, je mettrai au monde mon petit garçon dans d’horribles souffrances après 25 heures de travail depuis le début du déclenchement, péridurale qui ne fonctionne pas, l anesthésiste me piquera plusieurs fois. Je dis que c est inhumain, la sage femme me dit que pour certaines femmes c est pire ! Mon mari se rend compte que l’intraveineuse est mal posée. Après 14:00 de travail, de contractions et de douleurs et après avoir vu passer je ne sais combien de sages femme, le médecin qui termine son service nous dit qu il faut faire une césarienne. Puis l anesthésiste passe et me dit que vu les problèmes qu il y a eu avec la péridurale, de ne pas m inquiéter s il y a un problème pdt la césarienne, ils m intuberont !!! Puis une nouvelle équipe arrive, le médecin me dit qu il y a eu quelques soucis durant la nuit Mais que si je veux accoucher par voie basse, on peut y arriver d ici 3/4 heures ! .Mon mari et moi réfléchissons, je suis épuisée mais je décide d’accoucher par voie basse. J accoucherai 8:00 plus tard dans d atroces douleurs, épuisée, me shootant au gaz. Je hurle « sortez le » je suis à moitié ds le coma. Mon fils est né, je n ai ressenti aucune émotion. J étais tellement épuisée, on m a ensuite recousue, déchirures au 3ème niveau. Mon corps s est vidé de larmes, je suis en sanglots, les jambes écartées pdt que le reste du personnel range la salle. On me monte dans une chambre avec mon bébé, épuisée, traumatisée, ensanglantée avec une infirmière qui n a jamais travaillé ds ce service, elle est en remplacement, ne sait rien, ne trouve rien...
    Le lendemain, je suis heureusement bien prise en charge par une formidable infirmière. Une gynécologue passe pour m osculter, j ai des gaz que je ne contrôle pas suite à la déchirure, elle me dit que ça peut durer plusieurs mois ! Quel psychologue, je me demande comment je vais faire lors des visites, lors de la reprise de mon travail. Heureusement 2 semaines plus tard, ce sera terminé. La formidable infirmière s occupera de moi pdt 2 jours puis elle part en congé, j ai l impression d être transparente, on oublie de m amener mon repas, je ne peux malheureusement plus m asseoir pour aller au réfectoire...mon accouchement, ma prise en charge ont été une catastrophe du début à la fin dans cet hôpital universitaire. Je n avais qu une seule idée en tête, fuite Co moi avec mon bébé. Même les contrôles après l’accouchement ont été traumatisant. 3 ans après, j ai l impression qu on m a volé mon accouchement, la tristesse de n avoir ressenti aucune émotion en voyant mon fils si ce n est le soulagement que ce soit enfin terminé, j ai cru mourir. J en ai voulu énormément au personnel médical et les semaines qui ont suivi mon accouchement ont été très dures physiquement et psychologiquement. J ai encore, à ce jour, des complications suite à ma déchirure et devrais repasser certainement sur le billard. Heureusement que mon mari a été formidable est est resté avec moi jusqu au lendemain de l accouchement. Il a été mon plus grand soutien et mon petit garçon qui est merveilleux m’a fait aller de l avant et me battre pour ne pas revenir en arrière. Merci et courage. Votre corps vous appartient, vos sentiments, votre détresse, ne vous faites pas voler votre accouchement.
  • Je suis l'heureuse maman de 2 nanas, la première de décembre 2015, et la seconde d'août 2018. Deux accouchements, deux "violences" différentes... Par chance, je m'arrête là !

    La grossesse de mon ainée (après 4 FC) s'est déroulée avec un bon suivi médical et une recommandation très forte d'accoucher dans un hôpital universitaire... Merci les maladies chroniques.
    Lors de cette grossesse, un diabète gestationnel est diagnostiqué. Pour le CHUV, cela signifie provocation... Je m'y rends, soulagée et prête à accoucher par voie basse. Après 53h de travail, une péridurale plus que capricieuse (Bloc moteur mais sensibilité bien là) qui nécessitait le passage de l'anesthésiste toutes les 2 heures ! J'ai demandé à passer en césarienne, à contre coeur, mais je suis épuisée... Réaction de la Sage-Femme : "Mais votre enfant va bien, vous pouvez continuer !" - Ouais mais attends cocolette, je suis E-PUI-SEE... Ta voie basse, j'en veux plus !!!-
    Ma fille sort de mon ventre en hypoglycémie, donc je l'aperçois, c'est tout ! Lors de la suture cutanée, je suis à vif ! Je ressens tous les points, mais personne ne pense à me soulager. Personne n'en n'a parlé, personne n'a débriefé, comme si avoir mal était *normal". Résultat : une dépression du post-partum que j'ai traité au 1 an de ma fille, une psychothérapie.

    Novembre 2017, l'envie de N° se concrétise alors que je me forme comme "Aide Maternelle" (une formation mise sur pied par une sage-femme qui permet de travailler avec les familles), je réalise que nous sommes beaucoup à avoir vécu une dépression, la perte d'un enfant,... Je rebondis. Ma grossesse se passe bien, même si, pour la deuxième année consécutive, mon anniversaire est passé aux oubliettes car je perds un membre de ma (belle-)famille. Tout se passe bien. Mon souhait d'un accouchement par voie basse et d'un allaitement est sur la bonne voie et notifié au personnel de la maternité. Malheureusement, ma fille est en siège et la voie basse est impossible. Je suis convoquée pour ma césarienne et ma stérilisation.
    Vacances, personnel insuffisant, urgences, ma césarienne est reportée à plus loin dans la journée. Ma fille sort, en bonne santé, on me recoud. Tous se passait bien ! Jusqu'à ce que j'entende : "On a oublié la ster..." !
    Gloups ! On me rouvre, me triture le ventre, et là, le drame : je hurle de douleur lorsqu'ils clampent ma trompe utérine. Réactions immédiates : "Pourtant vous ne sentiez rien" -oui, mais bon mon coco, j'ai l'impression d'avoir une colique néphrétique, je suis en larmes, je n'invente rien !- Sédation-analgésie par l'équipe d'anesthésie, je ne sens plus rien, shootée, je suis bien.
    Plus tard, le staff s'excuse -Je n'en veux pas de vos excuses, j'ai eu mal- Durant mon hospitalisation on m'envoie le psy qui veut me mettre sous anti-dépresseurs, sans l'avis favorable de mon médecin. Apparemment, ce n'est pas normal de pleurer, de lâcher son allaitement très rapidement et de pleurer.

    Plus tard, en en parlant avec ma Super Sage-Femme, j'ai découvert les violences obstétricales. Alors je parle de mon histoire, j'écoute et je soutiens.
    Merci la vie, merci à toutes les personnes qui m'ont entourées.
    • M. Le 06/11/2018
    Après 24 heures de dur labeur, ma fille est enfin sortie, par voie basse, dans un grand hôpital. Je n'ai pas pu apprécier ce moment tant j'étais à bout de souffle. Grosse déchirure, forceps, épisiotomie.
    Puis le bal incessant des sages-femmes a débuté, avec leurs conseils contradictoires... de quoi en faire perdre son latin à toute mère bien intentionnée. On me réveillait pour tenter d'allaiter, changer mon enfant (!). Je ne dormais pratiquement pas.
    Au milieu de la nuit, alors que je ne parvenais pas à calmer mon bébé, une sage-femme m'a dit: "Madame, vous êtes la mère, il faut apprendre à gérer!". Des mots dont je n'ai pas mesuré la violence et l'inadéquation sur le moment... Cela faisait à peine 3 jours que j'endossais le rôle de mère.
    Ajoutez à cela le sympathique diagnostic d'une femme médecin: "Madame, vous risquez d'être incontinente A VIE. " Ces propos condamnants résonnent encore aujourd'hui (et, je vous rassure, je ne suis pas du tout incontinente!).
    Bref, une gestion humaine désastreuse de la part du personnel soignant, qui laisse des séquelles. Aujourd'hui, j'ai pris un peu de recul, après avoir mis du temps à me reconstruire et à me ré-approprier mon corps. Et des questions me turlupinent. Comment de telles violences verbales sont-elles possibles de la part du personnel soignant? Est-il mis sous pression ou mal formé pour communiquer avec les patientes? Rien ne justifie pourtant la maltraitance à l'égard des mères, qui ont justement besoin d'un appui solide, d'une oreille attentive et de conseils cohérents à ce moment précis de leur vie.
    • Laurence Le 06/10/2018
    J’ai accouché de mon 2e enfant il y a quelques mois.
    J’ai eu un accouchement atroce car la sage-femme a refusé ma demande de péridurale, me disant que le travail n’avait pas avancé et que j’étais juste angoissée. .. J’avais pourtant une provocation et je suppliais pour un soulagement de mes douleurs. La sage-femme n’a fait aucun toucher vaginal pour vérifier l’avancement de la dilatation. Puis finalement elle m’a dit que j’étais quasi dilatée à complète et que je n’avais plus le temps pour une péridurale. J’ai été 18h dans le service à souffrir atrocement et après elle me dit qu’ils n’ont pas le temps...
    Il n’y a pas eu de respect du droit du patient, notamment à choisir un soulagement des douleurs.
    Je remarque qu’il y a encore une résistance très forte des soignants à soulager les douleurs de l’accouchement, sans doute par dogmatisme, et lié a des pensées archaïques du type: tu accoucheras dans la douleur, de toute façon les femmes oublient vite les douleurs de l’accouchement...
    Lorsque je me suis plaint de cette sage-femme le lendemain, personne n’a reconnu qu’il y avait eu erreur dans la prise en charge ( finalement cela a été reconnu par le médecin chef 2 mois après) et ils voulaient absolument que je voie un psychiatre, ce qui a été pour moi vécu comme: vous vous plaignez donc vous êtes fragile donc vous avez besoins d’un psy...
    Je reste très fâchée d’avoir vécu cela en 2018, dans un hôpital universitaire...Il y a manifestement encore beaucoup de travail à faire pour que les femmes ne soient plus victime de violences inutiles et puissent être maîtresses de leur décision concernant leur corps.
    J’espère que les politiques prendront ce problème à bras le corps et feront pression pour une meilleure formation des soignants quant au respect du droit du patient.
    • Sandrine Le 01/03/2018
    « Votre fille arrive ! »
    Je m’en fous !!!
    « Je vous en supplie, arrêtez, je n’en peux plus… »
    Faites que ça s’arrête !

    C’est par ces mots d’amour et de tendresse que j’ai accueilli ma fille dans ce monde. Ce « petit » être de 3,590 kgs que j’avais attendu, désiré, espéré.
    4 ans plus tard, la culpabilité est toujours vive. Les crises d’angoisse et les flash-back font encore irruption sans crier gare.

    Mauvaise mère. Je ne mérite pas son affection. J’ai tué le lien avant même qu’il n’existe.
    Douleur. Humiliation. Culpabilité. Stress post-traumatique. Dépression.
    Le plus beau jour de la vie d’une femme ? La bonne blague !

    On nie ton corps. Tes sensations. Ta volonté. Ta douleur.
    Tu n’existes plus.

    On ne t’écoute pas, on t’ordonne. Parce qu’on sait mieux que toi. Evidemment toi, c’est la première fois que ça t’arrive. Eux, ils y participent plusieurs fois par jour, c’est leur métier. Alors tu te tais et tu obéis. Parce que tu as mal, que tu es fatiguée, et un peu effrayée. Parce que tu es nue et qu’ils sont habillés.

    Tu te mets dans des positions inconfortables qui te font mal parce qu’ils te le demandent. Tu respires du gaz qui t’écoeure et te fait vomir parce que c’est le seul vague analgésique qu’ils te proposent. Tu fais tout l’inverse de ce que tu avais lu, appris, préparé, imaginé. Sur le dos. Les bras qui poussent en arrière. La respiration bloquée. C’est inefficace, douloureux et épuisant. Tu le sais, tu le sens. Mais on te dit de rester comme ça, et d’y mettre un peu de volonté.

    « Allez-y madame, faut y aller là ! ».

    Le bébé joue au yoyo. A chaque contraction, tout est à recommencer. Près de 3 heures d’effort constant, de douleur incontrôlable. Pas de médecin en vue, elle est occupée ailleurs. C’est trop long.

    « Il doit naître comme ça ce bébé, sans instrument ! » décrète la première sage-femme. Alors on appelle une deuxième sage-femme. Et pour être sûr que tu ne fasses pas semblant de pousser, on te dit que le cœur du bébé faiblit (ce qui étrangement n’apparaît pas sur le relevé de monitoring) et que là, vraiment, c’est le moment. Sans avertissement, on te saute sur le ventre et tu te retrouves sanglée par la deuxième sage-femme, qui t’enfonce son coude sous le sternum de toutes ses forces. Expression abdominale, une pratique fortement déconseillée voire interdite car dangereuse pour la mère et l’enfant, je l’apprendrais bien plus tard.
    La douleur devient encore plus vive, intolérable, de la torture pure et simple. Je suis écrasée, écartelée, mes chairs se déchirent et brûlent en même temps. Episio à vif, on m’en informera après. Je ne peux plus bouger, plaquée sur le lit, je ne vois plus rien avec cette femme sur mon abdomen, et ça recommence.

    Pour la première fois de ma vie, je supplie. Je ne contrôle plus rien. Je ne suis plus rien, que cette douleur qui submerge tout. On immobilise mes bras qui essaient d’arrêter ce qui se passe entre mes jambes, d’éloigner les gens qui s’y affairent. Je n’existe plus.

    « On voit sa tête, elle arrive ! ». Je m’en fous, arrêtez… « Votre fille arrive ! » Par pitié, lâchez-moi, ça suffit…

    Ma fille est née dans le sang, en entendant mes cris de douleur et de supplication.
    Je n’ai pas partagé les premières heures de sa vie, j’étais au bloc opératoire sous anesthésie générale, pour réparer les dégâts d’un « accouchement normal ».
    Je n’ai pas eu les capacités physiques de m’occuper d’elle de manière indépendante avant plusieurs semaines. Psychologiquement, avant plusieurs mois.

    Il m’a fallu 4 ans pour retourner à la maternité sans pleurer.
    5 ans plus tard, je m'autorise enfin le temps, le droit de me reconstruire. Et de ne plus me sentir coupable.
    • Favre Le 30/10/2017
    MERCI D'UTILISER LE PSEUDONYME DE CAROLINE POUR MON TEMOIGNAGE.

    En lisant votre article parlant de votre association Re-Naissance dans « Le Matin » d’hier, l’envie de me raconter de vous raconter mes expériences en milieu m’est venue.

    Vue de l’intérieur ma vie n’a rien de banal en aucune façon. Pour faire simple je me cantonnerai aux chapitres en lien avec votre texte.

    Quelques mois après avoir commencé à fréquenter un jeune homme, devenu mon mari aujourd’hui, il m’annonça ne pouvoir me rendre heureuse dans la vie et vouloir me quitter pour cela.
    Désireuse d’en connaître les raisons je lui en demandai les détails.
    L’article médical lu dans un magasine parlant de la stérilité des hommes l’avait convaincu de ne pouvoir être apte à concevoir des enfants et par là même de ne pouvoir me combler.
    Il avait à peine un peu plus de 19 ans et moi 20 ans, nous étions très jeunes. Cette question était à mettre entre parenthèse car nous avions encore le temps de voir venir et de toute façon pour ma part nous pourrions toujours adopter si cela venait à se confirmer par la suite.
    Virilité masculine ou autres, mon ami ne voulu en aucune façon accepter l’idée de devenir un jour le père d’un enfant adopté.
    Ce n’était pas simple.
    D’un commun accord avec lui j’en parlais avec mon gynécologue. Cette inquiétude valait la peine que l’on se pose la question mais aucune interprétation n’était possible sans examen. Lorsque mon compagnon m’accompagna au rendez-vous suivant le médecin lui demanda un échantillon de sperme pour l’analyser aussitôt au microscope. Le diagnostique n’était pas très encourageant. Pour avoir des données fiables un autre spermogramme fut programmé mais par le biais d’un cabinet d’analyses médicales. Les résultats furent sans concession : stérile à 98%.
    La nouvelle fut difficile à accepter.
    Nous choisîmes de nous laisser le temps de décider plus tard des choix que nous aurions à prendre.
    De son côté, mon gynécologue avec insistance me fit comprendre que je n’avais plus aucune raison de continuer à prendre la pilule. Je l’arrêtai.
    Huit mois après je me retrouvai enceinte à notre plus grande surprise.
    De retour en couple chez le gynécologue, un nouvel examen de sperme fut fait sur place. Son résultat resta pareil.
    Si nous désirions un enfant c’était une chance unique à saisir.
    Selon le médecin je devais être très fertile pour avoir réussi à tomber enceinte. Selon lui nous pouvions avoir recours à un avortement comme nous avions encore la possibilité par la suite de nous servir du sperme d’un des frères de mon conjoint pour une insémination artificielle.
    Nous avons pris notre décision. J’ai mené à terme cette grossesse avec des craintes quant à la possibilité d’avoir un enfant atteint de problèmes.

    Comme j’avais une assurance mi-privée mon gynécologue pouvait s’occuper de l’accouchement dans un hôpital privé.
    Ma grossesse s’est déroulée sans problème. A trente-six semaines j’arrêtai toutes activités externes pour me préparer à accueillir notre enfant. Une semaine après, un dimanche après midi, je perdis les eaux chez mes beaux-parents, je me rendis à la clinique une heure après sans aucune contraction. Les contractions n’étant toujours pas là une heure après soit vers les dix-huit heures l’on me mit un goutte-à-goutte pour les provoquer. A vingt-deux heures j’étais à 5 cm de dilatation. L’infirmière appela mon gynécologue pour l’en prévenir.
    Comme c’était une première grossesse le médecin ne se précipita pas pour venir.
    Le travail s’accéléra.
    Peu avant vingt-trois heures je me retrouvai prête à accoucher mais le médecin n’était toujours pas là.
    L’infirmière en charge de moi me demanda si je pouvais me retenir parce que par deux fois précédemment ce médecin n’avait pas touché complètement ses honoraires car les accouchements avaient été faits en grande partie en son absence.
    Du mieux que je pu je me reteins. Rapidement après son arrivée le médecin pratiqua l’épisiotomie et le suivit du reste.
    A vingt-trois-heures vingt-trois notre fils naquit, son corps était blanc d’un liquide gluant. C’était un beau garçon de taille et poids moyens né en parfaite santé trois semaines avant le terme.
    Je fis une grosse hémorragie à l’accouchement. Comme certains cas de sida venaient d’être diagnostiqués suite à des transfusions de sang contaminé mon médecin me déconseilla d’avoir recours à une transfusion, il contrôla le placenta et me recousu.
    La suture fut une torture. Ma chair n’était pas bien endormie, chaque piqure d’aiguille fut insupportable. Le médecin me demanda de faire preuve de patience cela ne devait pas durer. Il utilisa une sorte de cuillère métallique pour travailler qui en plus des percées d’aiguilles ajouta de la douleur à chacun de ses déplacements sous ma peau déjà meurtrie. Il s’excusa en me disant qu’il ne lui était pas possible d’endormir plus les tissus mais que se serait rapide.
    Les jours suivant, les infirmières m’offrirent calmant sur calmant tellement j’avais de douleurs dans le ventre. C’était mon premier accouchement, je ne savais absolument pas si c’était normal ou pas. En plus, m’asseoir dans mon lit releva du défi tellement mes points de suture me rappelaient à l’ordre à chaque mouvement. Durant tout mon séjour, bouger le moins possible fut mon light motive car j’étais incapable d’en supporter plus. Pour une personne habituée à ne pas compter mes efforts physiques cela me changeait. Personne ne s’inquiéta autrement de mon état bien que dans la chambre de quatre personnes aucune des autres femmes ne resta ainsi au lit.
    Après une semaine d’hospitalisation sans amélioration de mon état, l’on m’annonça pouvoir rentrer à la maison.
    La veille de notre départ le pédiatre qui allait devenir le pédiatre de mon nouveau-né fit le contrôle de sortie. Cette rencontre me mit mal à l’aise. J’étais très jeune, j’avais vingt-deux ans et demi était inexpérimentée et mon état ne m’aidait pas à me tenir à ses côtés sereine. Son attitude surprise et gênée face à cette toute jeune mère faisant appel à ses services n’aida en rien. La visite se passa de façon complètement formelle.
    Durant les premières semaines tellement éprouvée par mes douleurs au ventre appuyées de contractions accompagnée et de rejets journalier de caillots de sang gros comme un oeuf, par celles de la suture m’handicapant en position assise, par la fatigue chronique causée à cause de mon anémie et par les repas toutes les quatre heures nuits et jours de mon enfant, je ne fus absolument pas autonome. Par chance ma mère fut là pour s’occuper de nos repas et de nos lessives. Je n’avais pas la force de sortir, les promenades furent rares. Ce retour à la maison ne ressembla en rien à l’image que je m’en étais faite suite aux lectures lues.
    Malgré mon téléphone au cabinet de mon gynécologue pour lui demander si mon état était normal, il me fut répondu que nous nous verrions au rendez-vous fixé à un mois après l’accouchement.
    Heureusement mon bébé m’emplit de joie et m’aida à surmonter mes douleurs et faiblesses.
    Après un mois je refis une grosse hémorragie à la maison un samedi après-midi. La clinique prévenue nous partîmes en catastrophe avec mon mari et notre bébé.
    Trente minutes après un jeune médecin de garde nous reçut. Une fois installée dans la salle d’examens sur la table gynécologique il me pratiqua un examen avec « le spéculum » tout en étant embarrassé. Il insista plusieurs fois sur le fait que je ne devais lui dire s’il me faisait mal.
    Tout se passa bien jusqu’à ce que mon médecin d’un certain âge arrive.
    Il se décida à son tour à me faire un contrôle mais comme mon bébé hurlait désespérément dans le couloir pour son repas retardé, il accepta que je le nourrisse avant. J’avais les seins tellement remplis de lait que mon fils en prit plein la figure et commença par s’étrangler à la première gorgée. Mon médecin éclata de rire, cette scène l’amusa. Moi pas du tout au contraire. Une fois l’allaitement terminé, il m’enfila « le spéculum » sans ménagement, je serrai les dents de douleurs. En même temps le jeune médecin à ses côtés eu une grimace en le voyant faire.
    Ensuite, je passai sur le billard pour un curetage qui révéla des traces de placenta.
    Je rentrai le lendemain.
    Toutes les douleurs disparurent rapidement dans les semaines suivantes.
    Il me fallut tout de même six mois pour récupérer mon élan.
    Suite à ma demande trois mois après l’accouchement mon gynécologue me plaça un stérilet. Il me fit à nouveau bien mal en me gratouillant l’intérieur du ventre à cette occasion. (Un avortement sur place en catimini je ne le su, nous étions seuls, je l’imaginai. Aucun des quatre autres changements de stérilet effectués au cours de ma vie par d’autres gynécologues ne me donnèrent de douleur.)
    Une fois hors de chez lui je n’y remis plus jamais les pieds.

    Lorsque notre fils eu trois ans, chez un autre médecin je me fis enlever mon stérilet. C’était une sorte de bon vieux monsieur barbu comme un père Noël. Il était juste rassurant. Huit mois après je me retrouvai à nouveau enceinte. Nous nous entendîmes pour que le jour de l’accouchement il me fasse « une narcose » pour m’aider à ne pas ressentir la douleur de la suture. Je n’en garde aucun souvenir.
    Par contre notre fille arriva un vendredi en fin d’après-midi après que j’avais à nouveau perdu les eaux à trois semaines du terme. Le scénario se répéta un peu de la même façon, les infirmières n’attendirent pas que le travail se mette en place de lui-même, d’entrée elles me placèrent un goutte-à-goutte pour provoquer les contractions. Notre deuxième enfant naquit sans complication environ quatre heures après mon arrivée. Le choix du roi : une petite fille en parfaite santé venait de rejoindre notre famille. Je n’eu aucune douleur post partum et rentrai en pleine forme à la maison.
    Deux mois après, un nouveau stérilet fut replacé.

    Cinq années avaient passé lorsque je me rendis chez une gynécologue inconnue proche de mon domicile car le deuxième médecin avait pris sa retraite. Je lui demandai de m’enlever mon stérilet. D’un ton sure en me toisant du regard elle me dit : « Ce n’est pas pour une autre grossesse, j’imagine?!! » Oui, c’est pour un autre enfant que nous désirons. Pincée, elle me répondit que je pourrai lors de l’accouchement en profiter pour me faire stériliser…
    Ne voulant pas encore changer de médecin, je restai chez cette froide praticienne austère.
    Elle réussit tout de même pendant la deuxième échographie, lorsque je lui demandai si elle pouvait nous donner des images de notre foetus/bébé déjà bien développé, à généreusement sans se presser nous imprimer un cliché. Ce fut une image du crane vu de dessus, ovale comme un œuf !

    J’avais quitté mon assurance mi-privée je me retrouverai hospitalisée en soin de base dans une chambre commune.

    Cette troisième fois seuls trois mois suffirent avant que je ne me retrouve enceinte.
    Beau cadeau des dix ans de mariage.
    Après trente-sept semaines, un samedi matin, je perdis les eaux comme je l’avais prévu. Une fois les enfants placés chez leur grand-mère nous partîmes à la maternité (se trouvant à cinq minutes en voiture de notre domicile) avec mon mari. Il était environ onze heures trente. Aucun goutte-à-goutte ne me fut mis. Le travail commença vers les quinze heures trente, j’accouchais normalement sans complication à dix-huit heures vingt.
    Une petite crise de tétanie (je m’écriai affolée que je ne sentais plus ni mes pieds ni mes mains, je crus devenir paralysée) durant « les poussées » avant la délivrance fut vite maitrisée grâce au savoir faire de l’équipe de professionnels en place. A nouveau une magnifique petite fille en bonne santé reposa dans nos bras.

    Je fus installée dans une chambre à deux lits. Une femme presque à son terme me rejoignit, elle était sous perfusion de pénicilline à grosse dose, son accouchement allait être provoqué.
    Une fois son enfant née, elle continua à recevoir le même traitement. Je ne sus pas ce qu’elle avait. Par mégarde le troisième jour je m’aperçus trop tard que je m’étais essuyée l’entrejambe après ma douche avec le linge souillé de sang de ma voisine de chambre.
    Notre cadette commença une jaunisse le deuxième jour mais les médecins ne jugèrent pas important de la mettre sous la lampe. Ils firent mieux, ils attendirent que je rentre à la maison pour me dire de passer tous les jours avec mon bébé pour lui faire un petit prélèvement de sang tout en me conseillant de la placer le plus possible dans la lumière, pas en plein soleil mais abritée sur le balcon, ainsi elle se rétablirait mieux. Cela ajouta du stress dans cette nouvelle configuration de famille et d’équilibre à retrouver.
    (Nous étions au mois de juin. Je pense que nos voisins de balcon n’apprécièrent pas vraiment d’entendre les pleurs de notre fille à côté d’eux. C’est un détail.)
    A la fin de la première semaine à la maison, je partis en urgence à l’hôpital. J’avais de la fièvre, des douleurs dans le dos. Je fus hospitalisée en gynécologie en lit stricte une semaine durant. J’avais un début de septicémie. Je me retrouvai avec pour traitement une grosse dose de pénicilline. L’on ne me dit pas pourquoi. Je demandai si ma voisine de chambre de la maternité pouvait m’avoir contaminée. Je n’obtins pas de réponse claire.
    A tour de rôle les infirmières s’occupaient de mon bébé. Mon lait ne pouvant lui être donné je dû le tirer pour ne pas arrêter la montée du lait. A notre retour à la maison mon bébé perdit du poids, elle téta mal et mon lait ne la nourrit pas suffisamment. Sans autres choix je dû me rabattre à la nourrir avec du lait industriel. Elle avait un mois.

    Mes trois accouchements se sont déroulés naturellement sans péridurale, sans forceps et sans ventouse.

    Avec du recul, j’appris que je n’aurais certainement pas fait d’hémorragie si je n’avais pas eu à me retenir à mon premier accouchement, que si le médecin avait complètement retiré mon placenta je n’aurai pas eu toutes les douleurs de rejet durant le mois suivant jusqu’à la deuxième hémorragie, mais aussi que lorsque l’on se trouve assurée en mi-privé les médecins choisis/assignés à s’occuper de nous aiment prendre le contrôle de notre corps, en prescrivant des goutte à goutte sans raison autre que de gagner du temps afin de gérer leur emploi du temps.

    Trois ans en arrière mon mari a consulté son généraliste pour un problème urinaire bénin. Lors du contrôle sont médecin ne pu retenir une exclamation de surprise. Comment était-il possible qu’il ait pu devenir le père de trois enfants ?...

    Aujourd’hui à travers mes passées cinquante années, je peux dire que beaucoup d’autres expériences vécues avec d’autres protagonistes de la branche médicale m’ont malheureusement encore amené à ne pas avoir une confiance aveugle en notre système médical qui reste sérieusement imparfait.
    • Valeiras Caroline Le 21/07/2017
    Il y a 1an, Miss Anaé pointait le bout de son nez... L'occasion pour moi de vous donner quelques nouvelles et mettre par écrit quelques souvenirs!

    Son arrivée? La sage-femme en salle d'accouchement qui me dit "comment vous la trouvez?" et moi qui répond directement "elle a les yeux bizarre!". Sans le savoir je l'avais vu ce petit chromosome en plus - en salle d'accouchement déjà!

    Puis ces examens pédiatriques successifs qui me font comprendre que "mon bébé a un problème"... sans que je sache lequel. Et finalement, le verdict: une trisomie 21. Au moment de l'annonce, Anaé était dans mes bras. Je la serrais fort et je savais que l'allais faire tout ce qui était en mon pouvoir pour l'aider. Mais en même temps, la question qui m'est venue à l'esprit est "quelle est son espérance de vie?" Non pas pour savoir combien d'année ma fille vivrait mais pour savoir quand je pourrai me "débarrasser de ce boulet". Les mots sont crus, mais c'est exactement ce qui se passait dans ma tête au moment de l'annonce!

    Et ce papa qui ne voulait pas d'un deuxième enfant?! Je me sentais tellement coupable d'avoir insisté!

    Grâce aux nombreuses séances avec les pedopsys qui m'ont certainement permis d'accélérer ce processus d'acceptation, ce mal aise s'est estompé au fil des mois. Anaé était là et je faisais tout ce qui était en mon pouvoir pour l'aider dans son développement et rapidement les prises en charges ont commencé et on a avancé ensemble! En dehors des difficultés d'alimentation, Anaé était un bébé très calme. Sa grande sœur - qui venait de fêter ses deux ans à l'époque - était également super gentille et patient avec nous (heureusement!). Au rdv pédiatrique du 2ème mois, je me souviens avoir dit à la pédiatre "je me concentre sur ma fille et non pas sur son 3ème chromosome 21". Le rendez-vous avec la généticienne de Genève spécialisée dans la trisomie 21 m'a également bien rassurée, notamment lorsqu'elle a dit "il y a plein de petites filles qui s'en sortent super bien".

    Alors oui, mon monde s'est quelque peu écroulé le 26 juillet 2016, mais depuis, je l'ai reconstruit et celui dans le lequel j'évolue aujourd'hui est plus enrichissant que le précédent! Je vis d'avantage dans le moment présent et je me concentre sur les progrès plutôt que sur les résultats! Et ne croyez pas que je me force en disant ça (c'est ce que je pensais lorsque je lisais les témoignages de parents d'enfants trisomiques alors qu'Anaé n'avait que quelques jours!)!

    Aujourd'hui, Anaé se porte à merveille. Elle charme tout le monde: famille, amis, sans oublier ses thérapeutes! J'ai repris mon travail à 50% en janvier dernier. Anaé va avec sa sœur chez notre Maman de jour de toujours où elle y retrouve sa petite copine Malia qui a - à quelques jours près - le même âge qu'elle. Leurs interactions sont géniales et font assurément beaucoup de bien à Miss Anaé! Chaque semaine, nous avons deux à trois prises en charge; c'est bien organisé, alors ça roule!

    En résume, je suis aujourd'hui très bien dans mes baskets et heureuse que nous n'ayons pas découvert cette trisomie avant la naissance!!
    • Carine Pittet Le 27/06/2017
    Mon histoire

    Je suis maman de 2 petits garçons et j'ai vécu un véritable cauchemar à la naissance de mon premier...
    J'ai toujours rêvé d'avoir des enfants et je suis tombée enceinte dès le premier essai mais j'étais très angoissée je vivais mal le fait de ne pas avoir de contrôle sur ce bébé qui était en moi!
    Au contrôle des 32SA alors que je me sentais enfin bien enceinte, ma gynéco me dit que je fais une pré eclampsie! Pas le temps de réagir, tout va très vite, trop vite... Direction le CHUV en hélicoptère
    Bébé naît par césarienne d'urgence après 4 jours à essayer de stabiliser ma pression prise toutes les 10 minutes!
    On me sort donc mon bébé (je n'ai pas accouché) sans me le montrer, je le verrai 18h plus tard... J'apprends à faire les soins de mon bébé, je me sens bien que lorsque je fais du peau à peau avec lui, c'est comme une drogue! Le fait d'être seule dans une chambre avec le ventre vide me déstabilise et me rend triste... j'entends dans la chambre d'à côté, une maman recevoir de la visite alors que son bébé pleure! Dans ma chambre, le silence comme s'il ne s'était rien passé...
    Je rentre à la maison sans mon bébé 1 semaine plus tard, je fais les allers-retours à l'hôpital pour m'occuper de lui tous les jours et "livrer" mon lait! Je tiens à le nourrir car je me dis que c'est le moins que je puisse faire, je tire mon lait tous les deux heures suivant un planning écrit que je me suis imposé! Ça me fatigue énormément... et dois me rassurer que je vais bien sans arrêt! Je finis par ne plus réussir à dormir! Personne (sage-femme) ne vient voir comment je vais! Je passe de l'euphorie de réussir à tout gérer a une psychose du post partum... Besoin de tout noter de peur d'oublier des choses, idées de plus en plus noires... je me sens de plus en plus perdue, angoissée et confuse! La perspective de rentrer à la maison avec bébé me terrifie... En fait je suis complètement traumatisée de ce qui m'est arrivé!
    Un jour, alors que j'allaite mon bébé, il devient bleu, il a avalé de travers. Une étudiante infirmière me prend mon bébé de peur ou de stress j'imagine, elle le remet dans la couveuse sans rien m'expliquer...Je panique, je pense lui avoir fait du mal, je demande à voir un psy parce que je me sens pas bien... je décompense à côté de mon bébé! Je raconte des choses terrifiantes qui font peur aux médecins... je perds pied. Il faut protéger mon bébé et me protéger! "On" décide de me placer de force à Nant sans prévenir ma famille, je pense à une blague... j'y passe 3 semaines... je retrouve mon bébé à l'hôpital d'Aigle où il a été transféré, on m'accueille comme une folle furieuse à surveiller alors que j'avais besoin d'être rassurée et aidée! Ils veulent voir si j'arrive à m'occuper de mon bébé en mettant seule dans une chambre avec lui alors que c'est ce que je redoute le plus! On m'explique de mille et une façon comment faire un biberon, du coup je flippe de le faire faux à chaque fois!
    Ils décident de me refaire passer par la case hôpital psychiatrique car je ne peux pas rentrer chez moi, j'ai peur de vouloir faire du mal à mon bébé... ma famille aimerait pouvoir mettre des choses en place pour m'aider à la maison mais l'hôpital n'entre pas en matière, il faut suivre le protocole!
    Donc encore 3 mois en hôpital psy, j'y touche le fond en disant vouloir mettre fin à mes jours ne voyant pas de solution à ma situation... je n'arrive plus à avoir d interactions avec mon bébé...
    On trouve enfin les bons médicaments et je remonte doucement la pente! Je retrouve mon bébé il a 5 mois et ma famille m'apprend à m'en occuper tout en douceur! Je suis suivi par un psychiatre et une pédopsychiatre pendant presque 1 année!
    Le lien avec mon bébé se recrée très vite et devient même fusionnel!
    Je garde un souvenir horrible de cette période, j'ai longtemps eu honte et j'ai énormément culpabilisé d'avoir pensé de telles horreurs! Mais j étais tellement mal!
    Aujourd'hui je vais très bien, nous avons eu un 2ème enfant en septembre, une grossesse géniale mais bien préparée et un accouchement qui s'est bien passé!
    J'ai raconté mon histoire car j'espère que mon témoignage pourra aider des parents qui vivent ou qui ont vécu qqch de similaires!
    • Christine Le 20/06/2017
    Mars 1993. « La naissance est donc prévue pour mi-septembre n’est-ce pas ? » Pas tout à fait, vous aviez dit mi-juillet…. Il y a un problème ? « Ce sont les mesures, elles ne correspondent pas exactement mais ne vous inquiétez pas, on vérifiera cela la prochaine fois. »

    Avril-Mai 1993. « Il va falloir faire quelques tests, une échographie plus complète, une ponction du liquide amniotique … » Est-ce que tout est normal ? « Les résultats des analyses sont bons, c’est une petite fille, mais il y a un retard de croissance. Continuez à travailler sans vous fatiguer trop et n’oubliez pas la kiné prénatale. »

    8 Juin 1993. « Quoi ? Une rupture de la poche des eaux ? Chez la kiné ? Mais vous m’aurez vraiment tout fait Madame ! Venez tout de suite à la maternité. » Dites-moi que tout ira bien docteur ? « Il faut se dépêcher, souffrance fœtale aigüe, le cœur ralentit, il est où le pédiatre ? Et l’anesthésiste ? Je ne commence pas cette césarienne sans eux ! » J’ai mal. « Ne vous en faites pas Monsieur, avec ce que je lui ai donné votre femme va tout oublier. »

    Je n’ai rien oublié, ni ma propre image dans le scialytique qui me surplombe pendant l’intervention, ni l’impression que tout m’échappe, ni le sentiment d’être coupable et d’avoir échoué là où pourtant cela semble si facile pour toutes les autres, et si naturel. Je lis dans le « Happy Baby Book » offert avec la boite rose d’échantillons publicitaires que le premier contact avec mon bébé est « indispensable à la mise en place d’une relation future harmonieuse » …je ne l’ai même pas encore vue, nous ne sommes même pas au même étage. Je ne suis vraiment pas à la hauteur. Comment va ma fille ? « Quand vous viendrez on vous dira tout. » Je pleure.

    « Elle va bien chérie, ne t’en fais pas, je l’ai suivie en néonat, elle est dans sa couveuse, elle dort, elle t’attend. Je t’y emmènerai demain quand tu pourras te lever et je te la présenterai. Elle va seulement devoir grandir un peu et puis elle pourra nous rejoindre à la maison. » Et son prénom ? Nous n’avons même pas encore eu le temps de décider comment nous voulions l’appeler.

    Marie, ce sera Marie, …c’est Marie, elle a vingt-trois ans.

    Christine
    • S.G Le 20/06/2017
    Au contrôle du 1er trimestre, tout bascule.
    Trisomie 21. Notre petit.
    Désorientation. Profonde.

    Finalement, la décision. Terrible, déchirante… et néanmoins intimement juste.
    Ce petit-là ne naîtra pas vivant.
    Mais nous serons là, avec lui, tout le temps, de toute la force de notre amour.
    Il me faudra l’accoucher.

    Quelle violence de devoir avaler la pilule qui déclenche l’interruption de ma grossesse à la maison! Je me demande si c’est maintenant que je suis en train de le tuer ou si c’est l’accouchement qui mettra fin à sa brève existence?
    J’aurais préféré être convoquée à la mat’, et sentir que la collectivité était à nos côtés dans cet épouvantable moment.

    Nous voici installées dans la «petite chambre», un lieu qui a comme une allure de «punition»…
    La pluie torrentielle dégouline sur notre fenêtre borgne.
    Mes larmes à chaque traversée du couloir pour aller aux toilettes: derrière ces portes, d’autres rentreront chez eux avec un bébé vivant…

    «On vous a demandé si vous voudrez voir votre petit: qu’en pensez-vous?»
    Je ne pense qu’à une chose: je ne veux pas qu’il tombe par terre à sa «sortie». Je veux que quelqu’un soit là pour l’accueillir dans ses mains.

    Il est né en tout début d’après-midi.
    Une heure à peine pour contempler et choyer notre «bébé plume», délicatement enveloppé dans un tissu blanc.
    Il était si joli. Et si léger. Il ne pesait pas plus qu’un moineau.
    Puis on nous l’a repris. Une rencontre si courte… et si dense.

    Tant de douceur… et de douleur.
    S.G
    • Sandrine Chappuis Le 18/03/2017
    Ma 1ère fille est née par voie basse en 2011, mais forceps... les semaines qui ont suivi ont été trés difficiles autant physiquement que mentalement. Ma 2 ème fille est née par césarienne en urgence. Malheureusement, j'étais mal endormie pour la cesarienne et je sentais tout. Heureusement, une narcose générale m'a sougée de cette douleur horrible. Je me suis sentie mutilée et laissée à moi-même par le corp médical. Malgré tout cela, j'ai réussi à avoir un 3 ème enfant ( Césarienne programmée) il y a un peu plus de 8 mois. J'ai passé pour une folle avant l'intervention tellement j'avais peur de souffrir mais tout c'est bien passé.
    Mes 3 enfants sont tous en bonne santé. C'est le principal.
    • Oumnassim Le 15/03/2017
    J'ai fait une dépression après mon aîné, j'ai pu m'en sortir, et sans récidive avec le 2ème. Quand j'étais dedans, j'avais l'impression que ça ne finirait jamais, je n'arrivais plus à dormir, ni à conduire... mais non, on s'en sort... Courage...

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